mercredi 31 décembre 2014

17 conseils à l'intention des parents qui ont des enfants connectés.


Contrairement aux idées reçues, les enfants sont généralement incompétents dans leur utilisation du réseau. Et même ceux qui le sont ont besoin de l’appui de leurs parents pour grandir. Tout simplement parce qu’ils sont des enfants. Voici quelques conseils à l'intention des parents qui ont des enfants connectés. 






  • Soyez informés

Vous ne pouvez pas rester derrière l’excuse “je ne comprends pas”. Vous devez connaitre les espaces fréquentés par les adolescents : Facebook, Ask, Twitter, Instagram, Vine, Snapchat, Tumblr. Google et Facebook sont de bons points de départ pour les premiers pas de la famille dans le monde des réseaux sociaux.



  • N’interdisez pas l’utilisation des applications

Interdire amènera sans doute votre enfant a ouvrir un compte sans vous en informer. S’il respecte l’interdit, vous perdez vous les deux. Il n’apprendra pas et vous ne l’accompagnerez pas



  • Donnez l’exemple

Les enfants apprennent par l’observation de ce que les parents font. Un grand et beau discours ne vaut rien s’il n’est pas incarné dans des conduites. Faites en sorte que votre conduite et vos paroles soient cohérentes 



  • Soyez conscient de ce que fait votre enfant en ligne

Quels sont les événements importants de sa vie numérique ? A--t-il vu une image ou une vidéo intéressante ? Quels sont les messages qui ont buzzé ? Faites de l’Internet un sujet de conversation (et non un motif de conflit)



  • Respectez la vie privée de votre enfant (et la votre)

Ne demandez pas à votre enfant ses mots de passe, et ne lui donnez pas les vôtres. Ne lui permettez pas d’envoyer des messages à partir de vos comptes ou de votre téléphone



  • Voyez avec votre enfant les paramètres de confidentialité

Les paramètres de confidentialité des réseaux sociaux peuvent nécessiter quelques explications. Passez les en revue avec votre enfant


  • Traitez avec calme les problèmes que votre enfant rencontre en ligne
Il a déjà un problème, ce n’est pas la peine de l'embarrasser davantage avec un parent en colère



  • Gardez un œil sur certaines applications


Certaines applications sont plus sensibles que d’autres : Tinder, Chatroulette, Let’s date, Secret, Whisper



  • Apprenez la netiquette à votre enfant

Internet est un espace social avec ses règles de bienséance. Par exemple, sur les réseaux sociaux, il est malvenu d’étiqueter une personne. Apprenez la netiquette à votre enfant


  • Ne comptez pas sur le contrôle parental

Comment un programme informatique pourrait éduquer votre enfant ?



  • Apprenez à votre enfant à avoir un mot de passe suffisamment sûr

Un bon mot le passe est un mot de passe qui comprend des lettres, des chiffres, des majuscules et des caractères spéciaux. Microsoft a donné des conseils pour créer un mot de passe fort. Apprenez à votre enfant à les suivre



  • Apprenez a votre enfant a naviguer discrètement

Les navigateurs ont un système de navigation privée qui permet de ne pas laisser de traces dans l’historique. Montrez-leur comment on y accède sur Chrome, Firefox, Safari et Internet Explorer



  • Soyez malicieux avec les intelligences artificielles

Apprenez à votre enfant qu'il n’est pas toujours nécessaire de dire la vérité à une intelligence artificielle



  • Apprenez à votre enfant à évaluer les contenus sur Internet

Comme le dit le philosophe Platon, tout ce qui est sur Facebook n’est pas véridique



  • Proposez des contenus

Utilisez l’internet pour nourrir la curiosité de votre enfant. Il est intéressé par la musique classique ? par les voyages ? la science ? les dinosaures ? Il y a des comptes sociaux qui traitent de tous ces sujets.



  • N’utilisez pas les réseaux sociaux pour humilier votre enfant ou pour traiter des problèmes familiaux

1) N’humiliez pas votre enfant. 2) Les problèmes familiaux se traitent en famille. 

  • N’interférez pas dans les discussions des enfants

Si vous avez eu la mauvaise idée d’être ami de votre enfant sur un réseau social, restez discret et n’interférerez pas dans les discussions des enfants. S’il y a un problème, voyez la situation avec votre enfant. 







mardi 30 décembre 2014

11 conseils pour les adolescents qui sont sur Internet

Le numérique fait de plus en plus partie de la vie des enfants et des adolescents. Dans la très grande majorité, l’Internet est associé à des éléments positifs. Les adolescents s’en servent pour trouver de l’information et discuter avec leurs amis. Il arrive aussi qu’ils soient confrontés à des éléments négatifs comme des média qui ne sont pas adaptés à leur âge, à des contacts non sollicités ou à du harcèlement. Voici quelques bons conseils à l'intention des jeunes (et des moins jeunes) digiborigènes.

  • Soyez un bon digiborigène 
L’utilisation des forums, des réseaux sociaux et du mail répond à des règles appelées “nétiquette ”.  RESPECTEZ-LA !


  • Si vous ne pouvez pas montrer la photo/le texte à votre mère, alors ne postez pas 
Le conseil s’explique de lui-même
  • Tout ce qui est numérique devient social un jour 
Si c’est numérique, cela pour être partagé. Pensez-y avant de faire cette photo, cette vidéo ou d’envoyer ce message. 

  • L’internet est un espace social 
L’internet est un espace massivement social. Les règles de politesse s’y appliquent donc massivement.

  • Postez les images le lendemain 
Donnez-vous le temps de la réflexion avant de poser des images d’une fête ou d’une sortie.
  • Vérifez vos réglages de confidentialité 
Les règles de confidentialité des sites sociaux changent régulièrement. Assurez-vous que les réglages correspondent à ce que vous souhaitez.

  • Ne nourrissez pas les trolls 
“Ne nourissez pas les trolls” est une vieille sagesse des mondes numériques. Un troll est une personne ou un message posté dans le but de provoquer de la détresse ou de la colère. La meilleure stratégie est d’ignorer le message. S’il est possible de la signaler à l’administrateur, faites-le.
  • Sachez vous tenir loin des écrans 
Lorsque être en ligne suscite plus d’énervement que de plaisir, il est temps d’éteindre les appareils et d’aller faire autre chose.
  • Les amis en ligne sont les amis hors-ligne
Sur les réseaux sociaux, privilégiez les liens et les discussions avec vos amis et votre famille.
  • Les problèmes arriveront 
Vous aurez des problèmes sur Internet tout simplement parce que les relations sociales sont compliquées. Préparez-vous.
  • Ayez une personne avec qui parler des problèmes sur Internet 
Lorsque les problèmes commencent à être hors de contrôle, il est bon de pouvoir compter sur quelqu’un.  Si vous ne pouvez pas en parler avec un membre de votre famille, pensez aux Promeneurs du net

lundi 29 décembre 2014

Les enfants, le temps et les écrans



La multiplication des écrans et leur implication dans nos loisirs, nos vies privées et professionnelle suscite de plus en plus de questions auxquelles les recherches tentent de répondre de manière raisonnée. Quel est l’effet des écrans sur nos vies sociales ? sur nos vies privées ? sur nos métiers ? L’effet des écrans sur les enfants est un domaine de recherche particulièrement important parce qu’il répond a des questions, et parfois des inquiétudes, du public.


L’effet des écrans sur le développement des enfants ne dépend pas uniquement du facteur temps, ni même de l’âge de l’enfant. La manière dont l’écran est utilisé et les médias qu’il diffuse sont également des éléments déterminants. Les écrans sont des médiateurs. Ils peuvent aussi bien être des portes que l’on ouvre que des portes que l’on ferme. Dans le premier cas, ils sont au service de la relation avec l’autre, des apprentissages, ou tout simplement du plaisir d’une activité. Dans l’autre cas, ils sont utilisés comme moyen de fermeture ou de verrouillage de la relation. 


Pendant des années, les professionnels de la petite enfance ont recommandé aux parents d’éloigner les jeunes enfants des écrans. La recommandation était sensée. Elle s’appuyait sur le fait que le développement des enfants dépend des liens privilégié qu’ils construisent avec l’environnement humain. Une somme très importante de recherche montre que tout ce qui nuit à la construction des liens d’attachement est préjudiciable à l’enfant et à l’adulte qu’il va devenir. 

Cependant, cette position tient également au fait que les professionnels de la petite enfance ont généralement tendance a avoir une perception négative de la technologie. Celle-ci est perçue comme froide et excessivement simple et opposé à un monde humain qui serait chaleureux et complexe. Une étude, publiée dans la revue Computers in Human Behavior va dans ce sens. Elle montre que des enfant de sixième qui passent cinq jours sans être exposé à la technologie lisent mieux les émotions humaines que ceux qui ont accès à leurs téléphones, ordinateurs et télévision . Cependant, d’autres études vont dans le sens opposé. Par exemple, il a été montré que des enfants de 24-36 mois sont capables d'apprendre des mots nouveaux sur Skype ou en face-à-face. L’important n’est pas la présence de l’écran mais le fait que la situation soit socialement significative.

Il faut aujourd'hui mieux prendre en compte que les pratiques autour des écrans ont changé. Ils permettent des temps d’interaction et de plaisir partagés. Ils ne sont donc pas nécessairement des obstacles à des interactions authentiques. La clé essentielle n’est pas le temps passé avec les écrans. Celui-ci devient un facteur positif lorsque les enfants et les enfants les utilisent conjointement et avec plaisir. Il est donc temps de modifier la recommandation “pas d’écran avant trois ans” par un “pas d’écran seul avant trois ans”


  • Uhls, Yalda T et al. "Five days at outdoor education camp without screens improves preteen skills with nonverbal emotion cues." Computers in Human Behavior 39 (2014): 387-392.
  • Roseberry, Sarah, Kathy Hirsh‐Pasek, and Roberta M Golinkoff. "Skype me! Socially contingent interactions help toddlers learn language." Child development 85.3 (2014): 956-970.








vendredi 26 décembre 2014

Anakin Skywalker souffre-t-il d'un Trouble de la Personnalité Limite ?


Anakin souffre-t-il d’un Trouble de la Personnalité limite ? C’est la question posée par des psychiatres français du Laboratoire de Stress Traumatique (Toulouse) et du Centre d’Etudes et de Recherches en Psychopathologie.

Les personnes présentant un Trouble de la Personnalité Limite sont caractérisées par une instabilité émotionnelle, et de grandes difficulté s à travailler et à maintenir des relations significatives. Elles luttent contre des angoisses d’abandon, un trouble de l’identité, et des pensées persécutoires. Les passages a l’acte suicidaires ou autodestructeurs sont fréquents. Le terme “limite” vient du fait que dans ses premières descriptions du trouble, le psychiatre Stern décrivait des personnes qui était entre la névrose et la psychose.

Le Trouble de la Personnalité Limite est décrit dans le DSM par neuf critères diagnostiques dont 5 sont nécessaires au diagnostic. Anakin Skywalker a six des neuf critères du Trouble de la personnalité limite du DSM : il est impulsif, à des difficultés à contrôler sa colère, et alterne entre idéalisation et la dévaluation de ses mentors. Il vit dans la crainte de personne sa femme, et fait des efforts désespérés pour éviter qu’elle l’abandonne. Il vit deux épisodes dissociatifs a la suite d’événements traumatiques : le premier lorsqu’il massacre une tribu de Tuskan après la découverte de la mort de sa mère et le second lorsqu'il tue tous les apprentis Jedi.

Pour les auteurs, l'intérêt que le public porte au personnage tient autant au fait que la saga s’appuie sur les grandes structures de l'imaginaire qu’a la personnalité du personnage. Les adolescents trouveraient dans Anakin un personnage auquel il pourraient facilement s'identifier.

Bui, Eric et al. "Is Anakin Skywalker suffering from borderline personality disorder?." Psychiatry research 185.1 (2011): 299.

mardi 23 décembre 2014

Les objets numériques sont des objets évocateurs de nos vies psychiques




Une gêne au moment de partir… Il me manque quelque chose ! Ce n’est pas que ce soit quelque chose d’essentiel, mais j’hésite à partir. Alors je rebrousse chemin, j’ouvre la porte, je cherche ce qui me manque tant et mets la main dessus avec un soupir de soulagement : un smartphone, un ordinateur portable ou un objet connecté… Pour beaucoup d’entre nous, ces objets sont devenus comme des vêtements. Ils ont a la fois une fonction sociale – ils disent notre statut et nos goûts à d’autres – et une fonction intime : ils contiennent nos conversations des plus professionnelles aux plus intimes ; ils ont le pouvoir de réveiller des souvenirs et ils ont aussi le pouvoir de les conserver 

Au sein du groupe Initiative on technology du MIT, Sherry Turkle a mené une réflexion sur ce qu’elle a appelé les "evocative objets", c'est-à-dire des objets qui nous amènent à nous penser différemment des catégories telles que le corps, le désir, l’autre. Pour le dire autrement, ces « objets évocateurs » sont des objets au contact duquel nous devenons autres.

Dans les années 1980, Sherry Turkle considérait que l’ordinateur était comme un « second self » Hors ligne, la machine offre l’extraordinaire possibilité de choisir d’être seul sans éprouver de la solitude. Il est possible de lui confier ses objets, sa vie, soi-même. Connectée sur le réseau, elle devient une porte ouverte à de nombreuses relations. Chacun pourrait ainsi explorer différents aspects de son self en jouant avec ses identités en ligne. Il ne s’agit pas simplement pour Sherry Turkle de jeux de rôle, mais de la présence au sein du self de chacun de différents mondes et jouant différents rôles en même temps.

Nous vivons de plus en plus en permanence avec des objets qui jouent le rôle de « second self ». L’ordinateur, en abandonnant quelques temps son lien avec la prise murale n’est pas seulement devenu plus transportable. Il est aussi devenu plus intime : il nous accompagne dans toutes les pièces de la maison, et même jusque dans la chambre à coucher. D’autres objets sont devenus transportables et d’autres l’ont été d’emblée. Ce sont les téléphones et autres objets connectés. De fait, tout objet embarquant du numérique est un objet évocateur

Un objet numérique est un objet évocateur d’abord parce que nous pouvons le porter comme un vêtement. Certains soignent d’ailleurs leur apparence et se présentent comme des bijoux. Ils en ont les mêmes fonctions : ils nous protègent, ils affichent notre identité, et ils sont en relation avec notre intimité psychique. Ce sont des supports de notre narcissisme, de nos investissements agressifs et érotiques. Ainsi, un blue-jean sera perçu comme étant le signe d’appartenance à un groupe social et dans le même temps il sera relié par son porteur à des souvenirs et des émotions. De la même façon, un lecteur MP4 nous relie à un groupe social et à notre espace interne. Le matériel qu’il contient est en relation directe avec notre vie psychique.

N’importe quel objet numérique peut contenir des traces de souvenir et d’émotions qui seront réactivées à chaque fois qu’on les parcourra. Dans des cas très particuliers, comme lorsque la personne est décédée, ces objets peuvent même devenir des mausolées. Les traces qu’elle contient d’elle seront conservées aussi longtemps que nécessaire au travail de deuil. De ce point de vue, les objets numériques ne sont pas seulement des diffuseurs de sons et d’images : ce sont des caves et des greniers ou enterrer ou bien simplement mettre de coté des souvenirs dont la présence immédiate est trop difficile. Il ne s’agit pas à chaque fois de choses aussi tragique qu’un deuil : parcourir son répertoire téléphonique permet de penser et repenser à ceux que l’on aime, et le refermer est une façon de se préparer à penser à autre chose. Enfin, les objets numériques ont des propriétés intéressantes pour le travail psychique. La facilité avec laquelle ils sont transformables en fait des supports de d’un travail psychique relativement libre de la culpabilité – ce qui est fait peut être défait et vice versa – tandis que la facilité avec laquelle ils sont transférables en fait une nouvelle fois des supports de liens narcissiques, agressive ou érotique