jeudi 21 janvier 2016

Les psychopathes de cinéma sont de plus en plus réalistes


Une étude publiée dans le Journal of Forensic Science s’est intéressée à la manière dont le cinéma présente les psychopathes. Une liste de 400 films (1915-2010) a permis de recenser 126 psychopathes (21 femmes, et 105 hommes). Pour les auteurs, le psychopathe au cinéma devient de plus en plus réaliste même si d’une façon générale le cinéma prend de larges libertés avec la psychiatrie

La psychopathie est définie par  la grandiosité,  le manque d’empathie, l’impulsivité, la manipulation et la faible capacité à éprouve de la culpablité. Elle peut être associée à de la violence physique mais tous les psychopathes ne sont pas violents.

L'utilisation de psychopathes au cinéma sert  à construire une ambiance dramatique.  Anton Chiguh dans No Country for Old Men (2007)  est un psychopathe très inquiétant. C’est un tueur de sang froid, d’une détermination sans faille et brutal. Il n’a aucune empathie pour ses victime, est étranger à la honte ou la culpabilité ou même à une quelconque émotion humaine
A l’opposé ,  Gordon Gekko du film Wall Street (1987) est parfaitement adapté à son environnement. C’est un manipulateur né qui ne reconnait à l’autre qu’une seule place : celle de servir ses désirs. Au cinéma, ce type de psychopathe est de plus en plus souvent représenté.

On trouve également dans quelques films des psychiatres qui sont aussi des criminels et des psychopathes. Hannibal Lecter en est l’exemple type, que ce soit au cinéma ou dans la série. Il utilise sa grande intelligence et sa séduction pour manipuler, blesser psychiquement et tuer quand il le peut ses victimes.




L’étude conclut que les psychopathes réalistes sont rares au cinéma. Ils restent cependant intéressants car ils peuvent être utilisés pour l’enseignement de la psychiatrie.

L’augmentation du nombre de psychopathes au cinéma dit également quelque chose des changements actuels de notre société, de nos craintes de voir que l’empathie ne soit totalement détruite, mais aussi de notre fascination devant la toute puissance portée par les psychopathes


REFERENCES


Leistedt, S. J. and Linkowski, P. (2014), Psychopathy and the Cinema: Fact or Fiction?. J Forensic Sci, 59: 167–174. doi:10.1111/1556-4029.12359

Babiak, P., Neumann, C. S., & Hare, R. D. (2010). Corporate psychopathy: Talking the walk. Behavioral Sciences & the Law, 28(2), 174-193.

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